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Une fable par Barry Landy (toutes mes excuses à Ésope)

Mes chers lecteurs :

Je propose de vous régaler avec une fable.

Il était une fois, dans la Zone de Résidence, soit une région ouest de l'Empire russe où les Juifs pouvaient résider de manière permanente entre 1791 et 1917, un tsar russe depuis longtemps mort et oublié qui y avait déclaré un pogrom.

Le pogrom était assez simple en soit et rendait inévitablement les Juifs du village fictif de Mestechki très nerveux, à tel point qu'ils envoient l'honorable rabbin du village devant la cour du tsar et prie miséricorde.

Une fois devant l'auguste tsar, le rabbin remarque un magnifique chiot Barzoï et avant que le tsar n'ait pu dire un mot, le rabbin dit « Quel beau chien, votre excellence. Vous savez, je peux lui apprendre à parler le russe couramment, si vous le souhaitez. »

Surpris, le tsar répond : « Vous êtes entièrement fou! »

Mais le rabbin persiste : « Votre Majesté, je suis certain de ne pas l'être. Je peux lui apprendre à parler le russe couramment. Mais comme vous le savez, un enfant russe prend trois ans pour parler le russe couramment; il m'en prendra quatre avec votre chien. Je n'ai qu'une faveur à vous demander en retour, soit que vous annuliez le pogrom et épargniez les bons citoyens de Mestechki.»

À cela, le tsar répond : « Parfait, prenez mon Barzoï adoré, apprenez-lui à parler le russe couramment et je vais suspendre temporairement le pogrom. Mais croyez en ma parole : si mon chien ne parle pas le russe couramment d'ici quatre ans, vous et tous les autres juifs de Mestechki tomberez par l'épée. »

Le rabbin prend alors immédiatement le chien et s'empresse de retourner au petit village d'où il est venu.

Naturellement, des nouvelles de ses rapports avec le tsar sont parvenues au village bien avant le rabbin. C'est ainsi que lors de son arrivée à la maison, le rabbin st surpris par une délégation d'aînés du village; agités, ils l'assaillent tous avec plus ou moins la même question : « Êtes-vous fou? Vous ne pouvez pas apprendre à un chien de parler le russe couramment. Il est clair que nous allons tous subir une mort horrible d'ici quatre années. »

À quoi le sage rabbin répond « Quatre années, quatre années, que de choses peuvent se passer en quatre années. Le tsar peut mourir, le chien peut mourir... ».

Quelle leçon peut-on en tirer? Durant un combat litigieux, de nombreuses choses peuvent survenir, y compris des événements complètement inattendus. Les résultats qui semblent inévitables ou prédestinés peuvent ne pas survenir. Parfois, élaborer une stratégie, même une qui utopique, constitue une stratégie gagnante. Et ne pas lâcher prise, même face à des inégalités, est souvent la meilleure stratégie.

Les avocat peuvent aider!